DÉRIVE / 2010
"Un jour, on construira des villes pour dériver."                                                                                                                                 Guy Debord - Théorie de la dérive - 1956.
Le véritable sujet de cette série est une ville, peu importe où, ce n’est pas son identité qui est en jeu mais les possibilités singulières de dérive qu’elle offre. 
Ce concept développé par Guy Debord est une définition possible de la pratique photographique : « Entre les divers procédés situationnistes, la dérive se définit comme une technique du passage hâtif à travers des ambiances variées. Une ou plusieurs personnes se livrant à la dérive renoncent, pour une durée plus ou moins longue, aux raisons de se déplacer et d’agir qu’elles se connaissent généralement, (…) pour se laisser aller aux sollicitations du terrain et des rencontres qui y correspondent ».
L’environnement urbain est chargé d’une surabondance d’informations, de signes, l’espace est plein. Le désir de s’extraire de ces flux est une nécessité pressante. On ne songe qu’à dévier dans des espaces plus intimes, moins visibles, à se trouver hors-champ.
La nuit, certains éléments s’effacent et on dérive intuitivement en suivant la lumière, de phares en phares. On conçoit des parcours aléatoires qui proposent une cartographie émotionnelle des lieux. De ces fragments de paysages éclairés se dégage une nouvelle poétique et l’on se déplace ainsi d’une scène à l’autre animé par le désir d’imaginer une autre ville.

    "One day, cities will be built for drifting."                                                                                                                                Guy Debord - Théorie de la dérive - 1956.
The true subject of this series is a city, which could be anywhere - it is not its identity that matters but the singular possibilities for dérive (drift, or deviation) that it offers. 
This concept, developed by Guy Debord is one possible definition of the practice of photography: “Between the various situationist practices, dérive is defined as a technique for swift passage between varied ambiances. One or several persons engaged in dérive abandon, for a short or long period of time, the reasons to move and to act that they generally follow (…) in order to allow themselves drift toward the attractions of their surroundings and the ensuing encounters”.
The urban environment is overloaded with an abundance of information and signs – the space is saturated. The desire to step outside these boundaries has become a pressing need. We often dream of veering off to more intimate, less visible spaces, of finding ourselves “out of frame”.
During the nighttime, certain elements fade away and one can drift intuitively by following the light, from beacon to beacon. By constructing these random paths, one can chart an emotional map of an area. From these fragments of lighted surroundings, a new poetics emerges. One moves from one scene to the next, filled with the desire to imagine a different city.     

Série de 16 tirages argentiques aux formats 80 x 80 cm et 50 x 50 cm.Contrecollés sur dibond, encadrement baguettes noires.

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