OVER WHITE / 2009
La photographie ne peut se confronter au néant, car, comme le précise Raoul Ubac : « le réel est plein, il sécrète des formes » dont on peut difficilement se défaire ou se détacher. Il est dès lors paradoxal d’employer ce médium pour photographier l’absence ou le néant, c’est en partant de ce constat que s’élabore cette série.
Le dispositif mis en place pour "Over White" vide symboliquement un fragment d’espace pour créer une page blanche. De nouvelles contraintes, habituellement étrangères à la photographie, naissent de ce procédé et nous rapprochent d’une dimension plus virtuelle que réelle.
Ce travail, résolument conceptuel, invite à considérer la photographie autrement. Elle devient un outil d’abstraction transformant une installation en une projection mentale. Les textures, les matières et les volumes trouvent une autre résonance dans ce contexte. L’image se métamorphose en un espace de suggestion, d’évocation et d’équilibre. Les objets photographiés ont été modelés, trouvés ou détournés, et ils ont tous en commun cette blancheur.
La mise en lumière et l’absence de repères nous invite dans un univers fragile et éthéré que nos imaginaires reconnaissent.
Photograhy cannot confront nothingness because, as Raoul Ubac explains, “the real is filled, it exudes forms” from which it is difficult to extract or detach oneself. As such, it is paradoxical to use this medium to photograph nothingness or absence, and it is from this observation that the series was born.
The set-up used for “Over White” symbolically empties a fragment of space to create a blank page. New boundaries, usually foreign to photography, are drawn from this process and move us closer to a virtual dimension than a real one.
This decidedly conceptual work compels us to consider photography from a different angle. It becomes a tool of abstraction which transforms an installation into a mental image. The textures, materials and volumes take on a different resonance. The image metamorphoses into a space containing suggestions, recollections and equilibriums. The photographed objects have been shaped, found and re-appropriated, and they all have this whiteness in common.
The lighting and the absence of visual cues invite us into a fragile, ethereal universe that our imaginations recognize.
Série de 10 tirages Fine Art sur papier Hahnemühle au format 14 x 21 cm. Encadrement bois blanc.